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Sophia Aram : « La liberté d’expression ne peut s’accompagner d’un « mais »"

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Sophia Aram aime « House of cards » et adore « Boss ». Drôle et engagée, la chroniqueuse d’Inter évoque sa passion pour les séries, son goût pour la politique, et défend une liberté d’expression sans « oui mais ».

 

Sophia Aram, rédactrice en chef du numéro spécial politique de TéléObs (Bruno Coutier & Yan)

“CHARLIE”

« L’équipe était venue voir mon spectacle, “Crise de foi”, et nous étions restés en contact depuis. Tignous m’avait proposé de doubler un panda au gros cul dans un dessin animé. Charb m’appelait de temps en temps pour que je contribue aux numéros spéciaux. J’étais aussi très fan de Cabu. J’avais eu le bonheur de le rencontrer par l’intermédiaire de Véronique, sa femme, qui travaillait à Radio France.

Je partage avec eux la nécessité de brocarder la religion et l’idée que la liberté d’expression ne peut s’accompagner d’un “mais”, à plus forte raison lorsqu’il s’agit de lui opposer des croyances. J’ai du mal à supporter les déclarations commençant par “Je suis pour la liberté d’expression“ et se terminant par “mais faudrait voir à ne pas froisser les croyants”. Ces crétins n’ont toujours pas compris que la liberté d’expression des uns ne pouvait s’arrêter aux croyances des autres.

Charb disait qu’il craignait moins “les extrémistes religieux que les laïcs qui se taisent”. Encore plus aujourd’hui, la capitulation des “oui-mais” est insupportable. Je ne décolère pas non plus contre ceux qui avaient fait circuler une pétition contre “Charlie Hebdo” au moment de l’incendie de leurs locaux en 2011. »

La liberté d’expression est encadrée par la loi. C’est à dire qu’à part l’incitation à la haine, le racisme, le révisionnisme… en gros, on peut tout dire.

MES LIMITES

« L’expression des humoristes est encadrée par la loi. C’est à dire qu’à part l’incitation à la haine, le racisme, le révisionnisme… en gros, on peut tout dire. Moi, personnellement, ça me suffit. La limite que je me fixe, c’est d’éviter tout point de vue qui, sous prétexte de faire rire, véhiculerait des idées fausses ou abjectes. J’essaie de ne pas m’attaquer aux éléments sur lesquels des individus ne peuvent rien, comme le comportement de leurs proches ou le physique. Les blagues sur l’apparence de Nafissatou Diallo, par exemple, m’avaient consternée. »

MORANO, HOLLANDE AND CO

« La plupart des politiques que j’ai rencontrés sur la matinale font preuve d’autodérision. Henri Guaino, Marisol Touraine, NKM, Valls, Ayrault, Juppé, Bruno LeMaire et j’en passe, prennent globalement bien la chronique humoristique. Même Laurent Wauquiez à qui j’ai pu envoyer quelques “cartouches”. Dire à Xavier Bertrand qu’à l’UMP, il est “le troisième couteau à bout rond”, il le prend très bien. Mais expliquer à Morano que la lecture de ses déclarations et de ses tweets revient à faire un saut dans le vide et elle explose. Jean-Pierre Raffarin a joué les guest, un jour, dans une de mes chroniques, au moment de l’annonce de la candidature de Nicolas Sarkozy en 2012. Mon billet reprenait la forme de “Bref”. Raffarin avait lui-même écrit sa réplique : “La route est droite mais l’avenir, c’est le centre.”

Quand Marine Le Pen est invitée, elle ne daigne plus me regarder

 

« Je n’ai jamais réussi à faire rire Ségolène Royal… Voilà, c’est tout. J’avais décerné à Arnaud Montebourg, alors compagnon d’Audrey Pulvar qui officiait à la radio, le titre de “beau-frère de France Inter”, puis ex-beau-frère après leur rupture, ce qui m’a permis de lui faire un numéro de charme, tout émoustillée que j’étais par son maroquin de ministre du “Redressement” productif. Mais, aujourd’hui, il ne nous rend plus visite, il a repris les bancs de l’école et savoure sa cuvée du redressement loin de la Maison ronde. Hollande, ce n’est pas un scoop, a de l’humour et n’hésite à vous envoyer quelques vannes en retour. Le jour où je lui demandé d’arrêter ses micro-siestes au milieu de chaque phrase, il m’a répondu qu’il ne s’endormait jamais même… lorsqu’il écoutait mes chroniques !
 

« Quand Marine Le Pen est invitée, elle ne daigne plus me regarder, et elle quitte toujours le studio avant mon papier… Quant à son père, il a assez modérément apprécié le billet où je disais qu’il n’était qu’un thermomètre planté dans le derrière des Français pour mesurer leur niveau de xénophobie en période de crise. Thomas Legrand, l’éditorialiste politique du “7/9”, a appliqué le principe de précaution en me faisant sortir du studio par une autre porte. »

Actuellement en tournée avec « Crise de foi ». Prochainement dans «Sophia Aram se chauffe ».

Lire la suite sur TéléObs - Propos recueillis par Stéphane Arteta et Sophie Grassin


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